Quand, sous les étoiles du Lauragais, s'élèvent des chants chiliens, c'est un peu le temps qui suspend son vol.
Le ballet Bafochi, connu à l'international, a été un invité de marque, à la hauteur des espérances des organisateurs d'Avignonet Initiatives et même au delà, pour ouvrir le festival d'été avignonétain. Le public ne s'y est pas trompé et est venu nombreux - près de deux cents personnes - pour applaudir la cueca et les autres danses traditionnelles proposées par la formidable troupe.
D'une poésie remarquable, les 30 danseurs ont exprimé les amours naissantes, les amours contrariées, déçues ou renouées avec une fougue et une énergie propres à leur jeunesse. Le sujet est universel mais les traditions locales font que chaque pays le décline à sa façon. Ainsi c'est au son des flûtes de pan et des guitares qu'il a été bercé ce soir-là par les musiciens du groupe.
Quand est venu le moment de se dire au revoir, une heure et demie plus tard, on voyait bien que nul n'était pressé de partir encore enveloppé par tant de délicatesse et de joie communicatives. Et c'est lentement, en petits groupes, en s'extasiant encore sur les chorégraphies parfaites, les si nombreux costumes ou les surprises réservées par le ballet, que les spectateurs conquis ont quitté la place d'Alfaro, l'écrin idéal pour une douce soirée estivale.