Le seuil de Naurouze crée un effet d’entonnoir par lequel s’engouffre le vent d’Autan, que l’on nomme aussi le marin, tant il prend des forces au dessus de la Méditerranée. Il accentue les effets du climat, desséchant et caniculaire l’été, humide et glacial l’hiver.
Le Cers amène les perturbations océaniques. Bien que placé à la frange de ces deux influences, les hivers ne bénéficient pas toujours des douceurs de ces deux climats, les coups de froids se sont pas rares. Les pluies sont en général abondantes au printemps et en automne.
Avignonet est un joyeux mélange entre climat océanique atténué par une influence méditerranéenne avec atténuation des pluies océaniques et sécheresse estivale marquée.
Des vents qui soufflent sur Avignonet, l’Autan en est certainement la vedette. Nous reteindrons les trois vents principaux qui occupent la rose des vents et balaient notre commune. On a pu dénombrer 68 jours sans aucune agitation de l’air, 90 jours de vent d’Autan.
La Bise vient du Nord, cinglante et glaciale en hiver.
Le Cers : on a coutume de nommer ainsi tous les vents qui viennent de l’Ouest, ils se déplacent d’ouest en est, et amènent les perturbations océaniques. Un coup de Cers a atteint un record à 145km/h en août 1996.
L’Autan, le vent fou, le vent des fous, le vent du diable, le maître en Lauragais. Quelques jours, avant qu’il ne souflle, on aperçoit la chaîne des Pyrénées. Il se « rentre » lentement, comme l’on dit ici, puis accélère. Ses rafales peuvent atteindre et dépasser les 100 km/h. Le 26 février 2003, les éoliennes ont mesuré une pointe à 134 km/h. Ce coup d’autan a duré 72 heures et est demeuré circonscrit à la zone du vent d’Autan. Il est né de la conjonction de deux phénomènes atmosphériques : le vent d’autan qui arrive de la plaine audoise s’engouffre dans l’entonnoir que constitue ke Seuil de Naurouze, entre Massif Central et Pyrénées, et y prend de la vitesse . Cette accélération a été amplifiée par une pression atmosphérique très élevée. Comprimé entre deux murs d’air infranchissable, le vent a pris de la vitesse au lieu de s’étaler.
L’Autan noir arrive du Sahara, via le Portugal et le Nord de l’Espagne, il est alors dévié par les Pyrénées sur la Méditerranée où il se charge d’humidité qu’il déverse sur le Lauragais. L’arrivé de la pluie marque son retrait. Parfois ce vent s’accompagne d’une pluie de grains de sable fin rougeâtre venu du désert.
L’Autan blanc arrive de l’Est/Nord-Est, contourne le Massif Central et s’engouffre dans le Seuil de Naurouze pour s’étaler sur la plaine Lauragaise. Il est associé à un temps dégagé et sec.
L’Autan de Sibérie associé à la bise, arrive du Nord Est, il est très sec et glacial. En 2001, il a amené des températures de –10 à –13°.
Même s’il n’atteint pas des records de vitesse, l’Autan est un fléau pour la végétation, il casse les branches, couche les récoltes, lacère les jeunes pousses et réduit à néant les productions de fruits quant il souffle au printemps sur les arbres en fleurs. En été, il dessèche assoiffe et brûle la végétation. A l’inverse, sous un ciel bleu intense et sous une chaleur caniculaire, l’Autan ne parvient pas à se lever, à la nuit tombée, le moindre souffle est attendu avec impatience.
Outre ses méfaits sur la nature et sur les installations humaines (cheminées, antennes arrachées, toitures endommagées), il semble agir sur le comportement et la santé des lauragais : irritabilité, trouble du rythme cardiaque, accroissement du nombre des accouchements… Des scientifiques ont établi une corrélation entre l’Autan, une ionisation accrue de l’atmosphère, une baisse de la pression atmosphérique qui expliqueraient ces perturbations. Sans le vent, le Lauragais ne serait pas ce qu’il est et pourtant lorsqu’il cesse qu’elle quiétude. Le paysan, observateur et prudent, se méfie des caprices de la nature, il oriente sa borde en fonction des vents Est-Ouest. Son corps de ferme est construit dans cet axe, les deux côtés exposés aux vents et à la pluie sont sans ouverture et abrités par un hangar. Les pièces principales aux larges ouvertures s’ouvrent sur le midi, plein sud.
Proverbes
L’Auta sen abri es coma un paure sen abit.
Affronter l’autan sans abri c’est comme un pauvre sans habit.
L’Auta sur la torrada es de curto durado. L’autan sur la gelée est de courte durée
L’Auta sur la torrada fa trembla la teulada. L’Autan sur la gelée fait trembler la toiture.
Quan torra per ven d’auta torra pla. Quand il gèle par vent d’Autan, il gèle fort.
Si l’agaso a nisat bas l’auta bufara fort. Si la pie a niché bas, l’Autan soufflera fort.
L’auta es pas pescaïre, l’Auta es pas cassaïre, l’auta es pas femnejaïre. L’Autan n’est pas pêcheur, n’est pas chasseur, n’est pas coureur de jupon.